"La première victime d’une guerre, c’est la vérité."
Cette phrase de Philip Snowden, lue il y a plus de trente ans alors que je me lançais dans le reportage de guerre, avait marqué le journaliste que je m’évertuais à devenir. La guerre voile la vérité, déforme tout. Car pour s’entretuer, mieux vaut ne pas percevoir l’ennemi comme ce qu’il est en vérité ; un homme, tout comme nous, aspirant au bonheur, pénétré de la justesse de ses idées et de son engagement.
Depuis des années j’ai quitté les lignes de front pour explorer une autre frontière, celle de la conscience. Mais il en va un peu de même ici, dans nos pays en paix où la "guerre" s’appelle "colère". La première victime de la colère n’est-elle pas notre clarté d’esprit ? La confusion nait de la rage, de la révolte et de l’emportement. Et en définitive, la violence, où qu’elle se déchaine, que cela soit dans le silence de notre vie intérieure ou sur le théâtre d’une guerre, nous rend aveugle, sourd, confus, et nous conduit à l’obscurité. Alors la non-violence s’avère être le seul choix pérenne. Elle requiert de la discipline, un effort quotidien, de la vigilance; c’est ce chemin qu’avec parfois de grandes difficultés, je m’évertue désormais de suivre.
Stéphane Allix
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