« Si un ange venait visiter mon jardin intérieur et me demandait quel cadeau je souhaiterais recevoir dans l’instant, je ne lui demanderais ni la fortune ni la réalisation immédiate de mes rêves les plus fous ou de mes vœux les plus chers. Non. Je veux garder intact tout le palpitant de la vie !
Que les choses ne soient écrites à l’avance, ni servies toute faites, ni accomplies hors de ma présence et de mon libre arbitre.
Et qu’il en sème partout en abondance, qu’elles envahissent tout mon jardin intérieur, jusqu’à placer en moi des désirs à ne plus savoir qu’en faire, des attentes de fraternité aiguës comme la soif, des élans de réconciliation d’une folle audace, des paris sur l’avenir que personne n’aura osé faire avant moi.
Je deviendrais herboriste du bon Dieu, je ferais des décoctions d’émerveillement, je composerais des parfums ré-enchanteurs, des onguents et baumes réparateur pour apaiser, guérir et bien cicatriser ; j’introduirais d’irrépressibles poudres de rires pour les cœurs mélancoliques, des lotions spéciales de confiance pour ceux qui n’y croient plus !
Je deviendrais saltimbanque de la joie de vivre !
On me prendrait pour un bonimenteur en me voyant disqualifier les plaisirs multiples après lesquels chacun court, pour inviter à célébrer l’Unique, la noble cause ou le grand amour. »
François Garagnon : extraits du livre « Le maître des liens inaltérables »
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