
Pour moi le soir correspond au matin et lorsque le village s'endort je passe en quête des campagnols, des mulots et autres musaraignes qui forment l'essentiel de mon régime.
Je les repère dans l'obscurité grâce en tout premier lieu à mon ouïe exceptionnelle. Mes "oreilles" sont d'énormes cavités placées derrière les disques faciaux en forme de coeur de mon "visage", lesquels participent à la captation des sous à la manière d'une parabole. Perchée sur une branche ou un piquet de clôture, je tourne la tête dans toutes les directions (jusqu'à 360°). Le moindre bruissement m'indique s'il s'agit ou non d'une proie potentielle. Lorsque c'est le cas, je décolle et me dirige sans le moindre bruit vers le rongeur doté lui aussi d'une ouïe remarquable, ceci grâce à la texture particulière de mes plumes qui rendent mon vol tout à fait silencieux.. Ma vision stéréoscopique (yeux sur la face) et mon accuité visuelle me permettent d'apprécier la distance et de voir par nuit noire pour pouvoir décocher avec précision mes pattes meurtrières.
La plupart des autres oiseaux ont trois doigts à l'avant et un à l'arrière, c'est aussi mon cas mais lors de l'attaque , mes doigts les plus extérieurs se tournent à l'arrière transformant ces armes fatales munies de serres aiguës en véritables pinces. La proie meurt rapidement, transpercée par les serres, mais si besoin est elle sera achevée par quelques pincements de bec. Il ne me reste plus qu'à engloutir, sans plus de cérémonie, le délicieux rongeur (par la tête pour faciliter l'ingestion), ce qui ne prend que quelques secondes. Après une lente digestion et quelques proies de plus je recracherai les poils et les os sous forme de boudins compacts : les pelotes de réjection ( 1 à 2 par 24 heures). Les spécialistes s'en serviront pour recenser les micro mammifères présents dans un secteur donné.


Depuis l'avènement de l'automobile mon espèce paye un lourd tribut à la circulation routière (et ferroviaire).
Je profite de cet article pour dire aux automobilistes de penser à faire des appels de phares ou mieux encore de klaxonner et de ralentir car je suis longue à la détente pour prendre mon envol, cela suffit en général à éviter un choc frontal. A propos d'accident, si vous trouvez une copine blessée, le mieux est de la placer dans un carton fermé(pour limiter le stress) percé de quelques petits trous d'aération et de téléphoner au centres de soins de la faune sauvage le plus proche . voici le lien : http://uncs.chez.com/
Dans la nature, une forte couche de neige suivie d'une période de gel prolongée réduit considérablement mes effectifs. C'est une des raisons de ma grande prolificité. Enfin, à juger de ma cousine la chouette hulotte ou de mon cousin le hibou moyen duc qui nichent à l'extérieur ( surtout le moyen duc) si vous trouvez un jeune au sol, incapable de voler, ne l'amener pas au centre, prenez le délicatement et perchez le sur une branche proche ou tout autre point élevé. Sa mère s'en occupera !

Tyto Alba (pour vous servir)
Remerciement à Stéphane pour ce superbe article.
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