BREF

Ce matin, 2 degrés, de la pluie, du vent et de la neige, super temps pour aller récolter la sève des bouleaux, j'aurai voulu dire: " quelqu'un m'accompagne?", mais j'ai dit :"bon ben j'y vais"... J'ai attendu que quelqu'un se dévoue, mais ils sont restés rivés à leurs écran, j'ai pensé " quelle bande de..." et je suis partie à pied - c'est mieux. J'avais mis un poncho imperméable qui n'était pas imperméable. Au bout de 10 minutes, j'étais trempée, j'ai serré les dents, j'ai voulu faire demi-tour et j'ai continué. Je suis arrivée dans le bois. C'était cool, les bouleaux avaient bien donné, mais j'avais pas assez de bouteilles, j'étais coincée, je ne pouvais pas tout ramener, c'était moins cool. La pluie en a profité pour redoubler, en moins de deux, je m'étais transformée en glaçon. Je suis rentrée bien chargée avec la sève dans mon sac à dos, trempé, sous mon poncho, trempé , sur mon dos, trempé. Je ne voyais plus rien. Mais je ne pouvais pas renoncer. Je pensais à mon retour, je m'imaginais une haie d'honneur, le champagne, la chaleur... Je marchais à l'aveuglette, une crotte de chien... une flaque d'eau... J'avais les pieds trempés. A un moment, je remarquais que mes lacets étaient défaits... J'avais pas le courage de m'arrêter. De toute façon mon pantalon était en carton mouillé, je pouvais plus bouger. Finalement je suis arrivée. J'étais sur les genoux, mais fière de moi, j'avais ramenée une quinzaine de litres de sève de bouleau, toute seule. J'ai poussé la porte d'entrée, j'ai eu envie de crier " JE L'AI FAIT !!!" j'ai marmoné " je suis rentrée". Ils n'avaient pas bougé de leurs écrans. Là j'ai eu envie de leur balancer les bouteilles à la figure, mais la sève est trop précieuse, alors... j'ai rien fait, à part aller prendre une douche chaude, ce qui servait à rien parce que je ne sentais plus mes jambes...


BREF, la récolte de la sève de bouleau, c'est bon pour la santé...